Friday 7 November 2008

De l'ERASMUS


Aujourd’hui, pas de jolies photos réalisées avec amour.


Juste la couleur de mon humeur :


Je me représente pour ceux qui ne me connaissent pas : je vous écris d’Espagne (Madrid plus précisément) ou je suis étudiant ERASMUS en droit et sciences politique.


Je vais aujourd’hui poursuivre ma croisade contre les idées reçues et pourfendre une qui me semble particulièrement tenace : Il parait que l’ERASMUS c’est un peu le club med, en mieux (surtout en Espagne).


Nous avons tous, bien sur en tête le (remarquable) film « l’auberge espagnole » de Mr … . Il résume bien certains points de l’ERASMUS, je lui en suis reconnaissant. Il tire cependant un trait asses monumental sur un des aspects importants de notre vie : le travail !


Le héro de ce film passe –si mes souvenirs sont bons- la majorité de son temps en rencontres, fêtes, embrouilles, histoires sentimentales, etc… et le film ne dois contenir en temps cumulé qu’une ou deux minutes ou l’on le voit travailler (ha ! oui, une scène le montre entrain de travailler dans un bar, avant de se le voir reprocher par le barman…).


Il y a aussi tout ce folklore sur l’Erasmus : les récits de amis qui y sont partis, des enfants d’amis des parents, la pensée des profs (tenace celle la) sur la glande organisée en milieu étranger, le fait que « les bons étudiants ne partent pas en ERASMUS », et j’en passe et des meilleures…


Enfin, bref, ERASMUS c’est la glande !



Aller, je vous l’avoue : c’est vrai !


Je passe toutes mes soirées à valdinguer de bars en bars, je n’ai jamais cours avant 12h (ou si j’ai, je sèche…pratique non ?) et aussi, je vous préviens, je ne sais même pas à quoi ressemble mon université, mon taux d’alcoolémie descend rarement en deca de 0.8 g.l-1 de sang, aller je vous l’avoue… non je rigolais.


Je suis au regret de vous annoncer que de mon point de vue : l’ERASMUS ce n’est pas la glande.


Déjà, il faut s’acclimater (j’entends par la : trouver un appart, s’inscrire à la fac, trouver ses marques, etc…) et en même temps commencer à étudier.


Une fois compris le système administratif (dans les grandes lignes, les subtilités administratives arriveront en temps voulu) et une fois que nous avons trouvé les bonnes salles (plus dur qu’on ne le crois) on pense que nous allons bénéficier d’un traitement de faveur de la part des professeurs (pour cause de défaut de bases de droit espagnol et défaut de maitrise de la langue par exemple).


Certains nous font la grâce de nous octroyer un examen oral (ce qui est une option pour tous ici, donc un privilège totalement factice) mais d’autres ne considèrent que notre niveau académique théorique (indépendamment de notre langue maternelle et de notre niveau de connaissance dans leur matière) et ne voient pas pourquoi nous pourrions être sujets à une discrimination positive (car c’est bien de cela qu’il s’agit, ni plus ni moins) … oui pourquoi ?


Je ne dis pas que tous sont sévères avec nous, certains sont arrangeants, et je leur en suis gré.



Je m’énerve un peu, je vous le concède, mais à l’heure actuelle, la communauté d’expatriés commence à voir l’avenir sombrement. Certains –très- bons étudiants au sein de leur université d’origine entrevoient –pour la première fois- un possible redoublement…pas facile à vivre !


Si l’on considère l’année ERAMSUS comme une année de découverte et d’ouverture, je crois qu’il faut trouver un juste milieu entre la répression de la glande par la surcharge de travail (et la mise sous pression) et l’adaptation aux spécificités de l’ERASMUS. Je ne demande pas une notation hyper laxiste, je demande juste d’être évalué selon nos capacités.


Pour nous remercier de l’effort de déracinement que nous avons fait, nous sommes –souvent, je ne généralise pas- considérés comme des étudiants parmi d’autres.


Cette rubrique aura peut être l’air d’être à simple but thérapeutique pour l’auteur. Peut être est-ce le cas, mais sachez en tout cas que ce billet est issu d’une longue maturation et que certains partagent mon avis sur l’injustice de la réputation qui entoure l’ERASMUS.


Un petit mot aux étudiants français de français qui se tarabustent le crâne sur un possible départ: l’ERASMUS est un risque, prenez le parce que c’est aussi une chance !


(Et si nous hésitez ou si vous avez des questions, à votre disposition se tiennent mon adresse e-mail et la possibilité de laisser des commentaires (et maintenant ils sont anonymes et rapides) !)



Autre volet de mon plaidoyer : ERASMUS est une chance. En effet, quelle expérience pourrait permettre de s’ouvrir autant l’esprit ? ERASMUS, c’est la que se forme l’Europe, la vraie.


Aussi, je me permets de contredire qu’il existerait une baisse de qualité des cours avec l’ERASMUS. En effet au sein de mon université, en se débrouillant, j’ai pour profs l’excellence académique. Tous mes profs (à une ou deux exceptions près) sont auteurs (ou référence dans leur domaine). Donc NON, ERASMUS n’est pas une baisse de niveau.


A bientôt pour de nouvelles aventures –plus zen, promis-

1 comment:

Anonymous said...
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