Saturday 21 May 2011

« Parti tôt, pris mon chien. »


« Parti tôt, pris mon chien. » J’ai écris ces mots sur un post-it et ai jeté le bloc sur la table de la cuisine. Elle le verra. D’habitude, je ne prends mon fusil que vers 4 heures. Il est 2h30, le café à peine ingurgité.
Je suis parti comme un dératé. Sans même prendre le temps de contempler les éoliennes perdues, au loin, dans la brume. Largo était aussi très nerveux, mais ça c’est normal. J’ai pris, d’instinct, le chemin qui descend vers les champs à blé. Ils sont giboyeux.
Je ne me suis rendu compte que mes pieds me portaient qu’au moment ou Largo a levé un pigeon. Je n’ai pas pu épauler, trop perdu.
Alors, j’ai ressenti un vrai calme. Loin de cette communication, une paix. J’ai commencé à comprendre ce qui m’a énervé autant. Je travaillais à mon bureau, étais sensé créer. Mais, sans cesse je consultais mes mails et mon téléphone. Je pensais que c’était un réflexe moderne, acquis, certes, mais normal.
Le chaud contact de mes bottes et le poids du Verney Caron sur mon épaule m’ont rappelé à la réalité. Non, je n’écoutais pas ailleurs par réflexe, si j’écoutais, c’était par attente d’un rêve. Ce rêve c’est celui d’un meilleur maintenant.
J’attendais comme un gosse qui rêve de posséder un nouveau vélo et qui rêve qu’un jour un passant lui en donne un. Je rêvais à voix haute, toujours insatisfait de ce que je devenais. Toujours petit dans mes actions, rêvant d’être grandiose, mais n’osant jamais. 
Au fond, je suivais mon chien.
Réalisé pour les impromptus littéraires sur le thème « Parti tôt, pris mon chien. ».

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