Wednesday 16 February 2011

Panégyrique


Ha vous rigolez ! Pourtant, c’est inexorable, vous savez. Vous avez confiance, mais ça vous arrivera. Le début ? Ca dépend. C’est plus ou moins brutal, suivant les gens. Vous m’avez l’air chétif ; ca risque d’être lent pour vous. La lenteur ? si c’est bon ? Ha ! ca je vous la déconseille. Il est des matières où la lenteur développe ses qualités. Mais là, non, c’est même plutôt le contraire. Là, la lenteur vous fait vous dessécher sur l’arbre qui ne vous tient plus que parce qu’il n’a pas su rompre la cuticule qui vous unit.

Non, ne faites pas cette tête là ! Si ça se trouve, vous ne l’aurez même plus et vous ne vous en rendrez pas compte. Peur ? vous avez peur ? Ha ! vous rigolez moins maintenant. Je vous l’avais dit, ma méthode marche. Permettez que je poursuive. Primo, vous allez connaitre des aberrations temporelles. Les distances rétréciront d’autant que le temps s’accélèrera. De plus, votre rythme cardiaque cessera d’être en adéquation avec vos activités. Il sera ou trop élevé ou trop lent. Enfin, viendra un moment où vous serez de plus en plus isolé, ce seront ou vos facultés qui en seront la cause, ou la société.

Inutile de vous lever, la porte est condamnée. Je vous avez prévenu, la thérapie est dure, mais vous vous y êtes engagé. Qu’on en finisse ? Ça ne sera pas long. Vous êtes un client passionné, votre traitement est rapide. J’ai juste une chose à ajouter, et ca sera fini : ça débutera le jour où vous vous direz : « rien ne va plus, c’est plus comme avant. » Oui, ce jour là, vous serez vieux.

Rédigé pour les impromptus littéraires. Thème de la semaine: rien ne va plus.

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