Saturday 11 December 2010

" La route ne tue pas toujours"


Il y a quelques temps, des affiches ont été semées sur les routes du Morbihan. Un sigle présente une personne en fauteuil roulant blanc sur fond rouge et est accompagné du texte suivant : « La route ne tue pas toujours. »
Si, à l’origine, ce panneau a pour but de dissuader les conducteurs de mal se comporter sur la route, il contient un sens caché inadmissible.
Etudions ce panneau. Le sigle blanc sur fond rouge représente, dans les codes de couleurs sociaux, une interdiction. Une prohibition donc de l’handicap. Comme si le panneau interdisait au conducteur d’être handicapé. Le texte maintenant. « La route ne tue pas toujours. » Isolément, c'est-à-dire sans le sigle, ce texte est sympathique : les accidents ne sont pas toujours mortels. Chouette !
Mixons les deux : Personne handicapée + Route pas toujours mortelle = Un accident peut rendre une personne handicapée. Ha ! Bon, le message est donc le suivant : pire que d’être tué (la route ne tue pas toujours), la route peut rendre handicapé. Estimons-nous heureux de mourir plutôt que d’être handicapés.
Même s’il est vrai qu’un département à tout intérêt à ce qu’une personne soit décédée sur la route plutôt qu’handicapée (le département finance les services de secours et une partie des hôpitaux et des services aux handicapés), ce sens caché est très vicieux.
La sociologie démontre qu’une société bâtie sur la théorie capitaliste voit en tout non productif (un handicapé, un ancien, un jeune) un poids.
Tâchons donc de mourir plutôt que de voir réduit notre pouvoir de produire. (Sarcasme).

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