Tuesday 8 May 2012

Hereby, I fully resign


Hereby, I fully resign…

« Mais pourquoi tu fais ca ? » « Tu vas bien ? » Voilà les questions qui pourraient te venir en recevant ce mail. Il n’est pas dans l’air du temps de ne pas profiter de ce qui –parait- offert, et pourtant…
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Aujourd’hui, moi, Clément Cousin, je quitte définitivement Facebook et jure solennellement… Pardon, je ne prête pas serment pour la Présidence.
Bon, une petite argumentation s’impose, non ? Je précise tout de suite que je n’argumente pas pour me donner bonne conscience ni pour me justifier, mais bien pour toi, lecteur. Oui, parfois, je suis prosélyte, et alors ?
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En apparence, un tel réseau ne fait aucun mal. Et, à vrai dire, il ne m’en fait aucun. Je ne suis pas drogué de Facebook, je n’y passe pas tout mon temps et n’y perds aucun et même, parfois, je bénéficie de ses services. Alors, en apparence, tout va bien.
Mais quand même, et même si je les maîtrise, y sont publiées certaines des informations qui me sont personnelles. Ho ! pas grand chose, mais quand même. Ce logiciel peut donc aisément savoir où je me trouve (je m’y connecte), quand je le consulte, et ce que je consulte. Mais plus encore, si des « applications » sont paramétrées pour y fonctionner, quels sont mes goûts, ma façon de m’amuser, quelle musique j’écoute, etc. etc.
Et ce système est très performant car les autres (oui, toi, lecteur) alimentent cette base de données, le tout baignant tranquillement dans le fun. Un exemple : les photos. Ha ! que c’est pratique la future (ou actuelle, je ne sais pas) reconnaissance des visages ! Ca évite de se transformer en grapheur et de taguer industriellement et laborieusement tout un portfolio. Mais toi, lecteur, ne sens-tu pas que ça sent trop bon ?
Nous constituons ainsi, dans l’euphorie sympathique la pire des bases de données et de fichage jamais créée. Même si tout cela est « sécurisé », si une « loi informatique et libertés » nous protège, n’y a-t-il pas danger ?
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Mais alors, égoïste que je suis, vais-je m’en retourner dans ma caverne à force de ne pas vouloir céder d’un pouce ?
Oui, probablement, et je vais finir affreusement seul, dans mon petit appartement, condamné aux mails (retenez quand même mon adresse on sait jamais) au téléphone, et, pire, aux rendez-vous.
Lecteur, pardonne moi, je me moque gentiment de toi. Mais cette petite moquerie pour te rappeler que rien ne vaut la relation d’homme à homme, cette relation qu’on peut maintenant croire utopiste mais qui est encore ce qui est de plus beau : ce petit café que l’on prend avec un ami, et où à un moment, tous deux, on se tait, et on regarde la pluie tomber et les gens qui passent.
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Je veux être tout à toi, lecteur, et le superflu du fun est un détour pour cela. Alors, je quitte la facilité pour rentrer dans la simplicité.
A bientôt,

Clément 

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